L’intelligence émotionnelle est lorsqu’un manager cherche à produire l’impact d’une information sur son collaborateur en termes d’émotionnel. C’est aussi lorsqu’un manager prend une décision et réfléchit si l’émotion qui sera produite par cette décision sera favorable pour lui et son équipe ou non. Ou bien si elle fera émerger des émotions qu’il pourra utiliser dans son entreprise comme vecteur de performance pour accroitre son impact et son agilité.
L’intelligence émotionnelle se manifeste, donc, dans différentes situations professionnelles. En tout ce qui concerne la gestion de soi face à des tâches, face à des prises de décision ainsi que la gestion de la relation avec l’autre, comme le fait de fournir un feed-back, proposer un recadrage, définir des objectifs, aider à développer un collaborateur.
Les exemples précités ont un dénominateur commun, ce sont les émotions. L’émotion est utile à notre adaptation. La peur, par exemple, nous indique qu’il y a un danger. Elle nous permettra, donc, de revisiter nos certitudes, de prendre des décisions, d’oser des prises de risque modérées et mettre en œuvre des comportements de sécurisation.
A l’inverse, la colère, par exemple, nous renseigne qu’il y a une menace, une injustice et nous amènera à réparer cette injustice en reconfigurant nos limites.
Les émotions sont donc utiles et c’est l’intelligence émotionnelle qui nous permettra de les réguler finement pour en faire un allié et les canaliser dans leurs effets positifs.
Dans cet article, j’expliquera ce qu’est une émotion et ce qu’est l’intelligence émotionnelle.
Emotion : Définition
La plupart du temps, lorsque nous évoquons à l’émotion, nous pensons à ses manifestations. Chaque émotion est manifeste et visible.
L’émotion se manifeste au travers de 5 composantes.
- A travers la manifestation faciale, posturale et la tonalité de la voix. Pour la peur, par exemple, les yeux vont s’ouvrir, un mouvement de recul sera signalé et la tonalité de la voix ira plus vers les yeux.
- A travers le comportement. Dans le cas de la peur, la personne aura des comportements de fuite ou des comportements de mise en protection.
- A travers la pensée : en situation de peur, la pensée va chercher tous les éléments confirmant l’existence d’un danger dans l’environnement pour en évaluer la nature.
- A travers la physiologie : si la personne a peur, une accélération du rythme cardiaque et du rythme respiratoire sera perçue. C’est ce qui aidera à oxygéner les muscles pour leur permettre de produire l’action de fuir.
- A travers l’expérience subjective : C’est lorsque tous les éléments émergent au niveau de la conscience et que l’on arrive à mettre en mots ce que l’on ressent. Dans le cas de la colère, ce seront des mots comme « Je vis une injustice » « j’ai le sentiment de bouillonnement intérieur ».
L’émotion est un processus. Pour qu’il y ait émotion, il faut qu’il y ait une rencontre entre une personne et une situation. L’émotion se manifestera dans le cadre de cette rencontre. C’est parce que j’évalue la situation d’une certaine manière que j’enclenche une émotion.
Si on prend l’exemple d’une promotion, elle peut déclencher chez les individus plusieurs émotions.
Elle peut déclencher une inquiétude ; la personne risque de se poser la question si elle est à la hauteur : « Comment vais-je m’adapter à ce nouvel environnement, face à ces nouveaux enjeux ? » Cela va demander beaucoup d’investissement dans un premier temps et c’est, donc, cette évaluation et ce dialogue intérieur qui mène à la manifestation des émotions.
D’autres personnes, dans la même situation de la promotion, vont y voir de la fierté, une valorisation de soi qui va les amener vers ce type d’émotions.
Comme nous le voyons, c’est l’évaluation de la situation qui joue un rôle dans l’incitation de l’émotion qui, une fois déclenchée, va se manifester et générer des conséquences sur nous-mêmes comme sur la relation que nous avons avec les autres ou avec la situation.
L’intelligence émotionnelle
C’est la capacité d’utiliser les émotions de manière intelligente pour accroitre notre bien-être autant que notre performance.
Selon Mayer et Salovey (Modèle de performance, 1997), il existe 4 compétences clés pour définir l’intelligence émotionnelle :
- La capacité à percevoir, identifier et exprimer les émotions chez soi comme chez les autres qui consiste à s’arrêter pour prendre conscience de l’émotion, ce qui se passe en soi afin de la mettre en mots
- La capacité de comprendre les émotions et à les analyser chez soi comme chez les autres.
- La capacité à utiliser les émotions pour faciliter sa performance.
- La capacité à réguler les émotions chez soi comme chez les autres
Comment s’y prendre ? C’est en identifiant nos émotions !
L’identification de l’émotion se fait à partir de l’observation des étapes du processus. Il faut être capable de la resituer dans ce processus.
Pour l’émotion « fierté » par exemple, il faut se poser les questions suivantes : quel est l’élément déclencheur? Quelles en sont les manifestations ? Quelles sont les conséquences de cette émotion ? quel est le contexte dans lequel cette émotion a émergé ? Ce sont ces questions qui permettent de comprendre une émotion et ce sont ces mêmes questions qui permettent de canaliser une émotion en vue d’une manifestation positive.
Une fois comprise, une émotion peut être même utilisée comme support à la performance et au bien-être. Une personne peut procéder à l’activation et l’utilisation consciente de ses états émotionnels pour faciliter ses activités.
Une personne peut intervenir pour réguler l’intensité et la durée même d’une émotion qu’elle vit. Elle peut écourter une émotion ou la rallonger voire même en activer une autre. Une personne peut être triste et activer une émotion de joie pour mieux mener son activité de la journée. Elle pourra, ainsi, modifier son vécu émotionnel au quotidien.
Comment s’y prendre ?
L’action de modifier une émotion peut se faire en agissant directement sur la situation qui a enclenché l’émotion en question. Soit en cherchant une information supplémentaire, soit en faisant appel à une tierce personne pour mieux agir, soit en procédant à des plans d’action ou des priorisations.
La régulation d’une émotion peut également se faire en modifiant l’attention accordée à cette émotion. Une personne peut porter attention aux manifestations exagérées de son état d’âme. Dans ce cas, cette même personne peut porter attention, de façon délibérée, à autre chose en s’engageant dans des activités qui lui procurent du plaisir ou à penser à des situations agréables.
L’émotion peut également être régulée au niveau de la perception de la situation. Elle se posera la question si réellement cette situation est aussi déplaisante que ce que l’on a perçu aux premiers abords. La personne pourrait chercher, de façon consciente, les points positifs de la situation en question et en changer l’évaluation.
Et enfin, une émotion peut être régulée en agissant sur la réponse que l’on donne à cette émotion. On pourrait, utiliser, par exemple, les techniques de respiration et de relaxation pour agir sur les manifestations corporelles de cette émotion. Dans le cas de l’inquiétude, comme la respiration s’accélère, on pourrait agir sur cette accélération en ralentissant la respiration, ce qui va induire une relaxation et donc, apaiser.
Pour le même objectif, une personne peut agir sur sa posture en se redressant et redressant son menton par exemple, elle pourra sentir de la fierté uniquement en agissant sur son expression faciale et posturale.
Pour conclure, n’oublions pas que l’émotion est une forme d’adaptation à une situation et que l’on peut utiliser l’intelligence émotionnelle pour canaliser une émotion dans son effet positif et ce dans l’objectif de mieux améliorer nos performances au quotidien.