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Le pétrole se réaffirme comme arme géopolitique

Le pétrole se réaffirme comme arme géopolitique

Le rôle du pétrole est indéniable dans l’activité économique et d’une grande importance dans les échanges commerciaux au niveau mondial. Cette richesse, disponible dans des emplacements géographiques limités, est devenue depuis belle lurette une source de tensions, c’est un instrument affirmé pour établir des rapports de force, voire faire l’objet de bras de fer politiques.

La récente baisse des prix du pétrole est due à des conditions économiques bien difficiles, à savoir une offre excessive de pétrole dépassant la demande internationale. Celle-ci est en baisse à cause d’une reprise plus lente que prévue en Europe et au Japon, mais aussi d’un ralentissement de la croissance économique en Chine. Toutefois, au delà de ces aspects purement économiques, l’or noir est devenu une arme géopolitique à part entière et il est clair que cette baisse est pilotée par des puissances ayant des objectifs géopolitiques.

Différents pays sont concernés, entre autres :

  • Le Venezuela : qui suspecte un complot, de baisse des prix du pétrole, entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite destiné à fragiliser son équilibre, étant donné ses différentes oppositions à la politique américaine ainsi que la question des hydrocarbures et la gestion des problèmes de trafic de drogue dans la région andine.
  • L’Iran : est en conflit avec l’Arabie saoudite en raison, entre autres, du combat plus large entre chiites et sunnites. Ce qui fait que l’Arabie saoudite pourrait souhaiter qu’il souffre de la baisse du prix du baril constituant une ressource indispensable dans ses revenus nationaux. Seul l’aboutissement de l’accord avec la communauté internationale sur le programme nucléaire de l’Iran permettrait d’atténuer ces tensions au niveau régional.
  • Le Nigéria : est le premier producteur de pétrole en Afrique, il est tourmenté à cause des troubles provoqués par les actes terroristes des islamistes de Boko Haram, et la baisse actuelle des prix du pétrole ne fait qu’aggraver sa situation.
  • L’Irak : est, quant à lui, troublé par les conflits religieux rallumés par l’insurrection des djihadistes sunnites de l’Etat islamique qui menace les ressources pétrolières. En effet, les sunnites veulent se réapproprier des richesses qui leur échappent au bénéfice des chiites. Toutefois, la production irakienne n’a pas été jusqu’à présent touchée fortement par ces faits et a donc constitué une partie de l’offre excessive sur le marché causant la baisse brutale et importante du prix du pétrole.
  • La Libye : qui, suite à l’effondrement de l’ancien régime, s’enfonce dans la guerre civile qui menace sa production du pétrole pour les périodes à venir.
  • L’Algérie : qui est considérée comme une puissance géopolitique endormie pourrait devenir un acteur majeur si le gaz naturel prend encore plus d’ampleur, étant donné qu’elle en est le 4ème Actuellement, elle n’occupe pas une place très avancée au sein de l’OPEP, même si elle constitue le 3ème producteur africain après le Nigéria et l’Angola. La décision de ne pas baisser la production afin de rétablir les prix jouerait contre les intérêts de l’Algérie dont les revenus sont constitués principalement des exportations du pétrole.
  • L’Arabie Saoudite : est le géant du pétrole qui dispose des conditions très bon marché pour l’extraction. Sa décision, de ne pas baisser la production alors que les prix du baril sont en chute libre, favorise les soupçons de complots avec les Etats-Unis. Ils ont tous les deux des objectifs afin de fragiliser des ennemis : l’Iran pour l’Arabie Saoudite et la Russie pour les Etats Unis. Les deux pays visés comptent beaucoup sur les exportations de pétrole pour l’équilibre de leurs budgets et donc de leurs économies et souffrent actuellement de la baisse brutale des prix du baril.
  • Les Emirats Arabes Unis, le Koweït et le Qatar : qui ont pu également accumuler des fonds souverains leur permettant de supporter des prix moyens de pétrole, ont donc appuyé la décision de l’Arabie Saoudite de ne pas diminuer la production favorisant ainsi la baisse continue des cours du baril.
  • Les Etats-Unis : sont un nouveau pays producteur sur le marché pétrolier grâce au gaz de schiste, mais ils ont besoin d’un niveau élevé de prix du pétrole pour que cette production soit rentable. Certains évoquent aussi la volonté de l’Arabie saoudite de décourager les projets américains très ambitieux de production de pétrole de schiste. Il est à constater, donc, que les ententes politiques cessent de valoir quand les intérêts économiques divergent.
  • Le Canada : a été également affecté par la baisse des prix au point de voir de grands producteurs contraints à retarder des investissements pour la production de baril des sables bitumineux de l’Alberta. En effet,  les conditions actuelles du marché rendent non rentable cette production. L’OPEP pourrait aussi souhaiter décourager cette production et mettre en avant sa puissance.

Les pays importateurs, quant à eux, sont annoncés comme les plus grands gagnants de cette géopolitique du pétrole. Certes, ils réaliseront des gains, mais qui restent limités et à court terme ; ils pourront même être affectés à moyen et long terme par ces jeux stratégiques de règlements de comptes.

Bien d’autres pays affectent et sont affectés par l’évolution du cours du pétrole, qu’ils soient des producteurs ou des consommateurs. Avec des risques géopolitiques qui ne cessent de s’accentuer, les prévisions deviennent de plus en plus opaques et incertaines pour la croissance économique de ces pays mais aussi pour la croissance mondiale en général.

Le pétrole confirme, ainsi, ses aspects géopolitiques qui décrivent l’incidence de la demande et de l’offre du pétrole sur la politique des pays. Les prévisions du niveau de la production du pétrole ainsi que de son prix nécessitent, donc, beaucoup de précautions.

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