Le leadership est avant tout la capacité à donner envie aux collaborateurs de monter à bord avec vous et il est très lié à ce que la personne dégage. Au Maroc, nous confondons position et leadership. Tous les hommes et toutes les femmes qui exercent de hautes fonctions ne sont pas forcément des leaders. On peut être un très grand patron sans pour autant avoir de qualités de leadership. Le leadership masculin ‘est effectivement le biotope dominant. Il s’est formé au fil des millénaires pendant lesquels la femme a été tenue à l’écart du pouvoir. Il s’exerce au niveau de l’Etat, de l’Armée et des entreprises -lesquelles sont les plus en retard -et se caractérise par l’envie d’exercer le pouvoir, avec une dimension quasi messianique. Obama ou Bill Gates sont des sortes de « messies » dans leur domaine.
A travers mes interventions en tant que coach pour dirigeants en entreprise, J’ai noté 5 facteurs essentiels autour de la représentation des femmes dans les organisations.
Le premier facteur est celui lié à la prégnance des stéréotypes dans les organisations, particulièrement chez nous, des croyances associées aux compétences soi-disant féminines, à savoir le caractère émotif de la femme et sa faible compétence à diriger des équipes.
Le deuxième aspect est celui relatif à la concentration du pouvoir, qui revient traditionnellement aux hommes. Les femmes se retrouvent, de par leurs statuts d’épouse et mères de familles en plus d’être chefs d’entreprise, souvent dans l’incapacité d’avoir accès aux réseaux qui leur permettraient de rentrer dans les cercles de pouvoir masculins, extrêmement fermés.
Un troisième aspect concernant le pouvoir et qui est tout à fait caractéristique de la nature des femmes cette fois-ci, c’est leur faible appétence pour le pouvoir. Les femmes ont une conception historique et culturelle très virile du pouvoir et donc, ont du mal à s’imaginer dans des postes non pas de dirigeante mais d’exercice de pouvoir. Vous demanderiez aux femmes si elles ont de l’ambition et si elles veulent avoir des postes de leadership, elles répondront positivement mais dès que vous leur poseriez la question si elles veulent exercer du pouvoir, elles seraient mal à l’aise.
Un autre facteur lié aux comportements spécifiques des femmes et qui rend difficile leur ascension aux postes de pouvoir est celui lié à leur difficulté à oser et à se mettre en avant. Les études ont montré que les femmes ont des difficultés à oser demander des augmentations de salaire, à négocier pour leurs carrières, à oser monter sur scène et affirmer leurs talents d’orateurs ou affirmer leurs résultats. Ces difficultés émanant de la culture et de l’éducation spécifique qui a été accordé à la jeune fille présentent encore, aujourd’hui, des blocages significatifs chez la gente féminine.
Le dernier aspect que je traiterai ici est celui lié à la résistance aux changements dans les organisations. Malgré les textes, les lois et les sensibilisations qui sont réalisées par les médias, par les écoles et par l’éducation, les organisations dans notre pays, même si elles affichent parfois une volonté, ont factuelle ment, du mal à lancer le message de l ‘importance des femmes dans le top management, en termes de performance, de créativité et de style de leadership, mieux inscrit dans le mode collaboratif.
Ce sont ces facteurs importants qui freinent encore la réussite des femmes dans les postes de leader.
Les organisations, de façon générale, ont plus valorisé, jusqu’au jour d’aujourd’hui, des modèles masculins, plus fréquents et considérés comme des modèles références.
Le leadership se définit comme la rencontre entre un individu, une organisation et des attentes et des croyances des collaborateurs. Une femme, pour réussir dans cette équation, va devoir naturellement, renter dans ce moule pour pouvoir être inspirante pour ses collaborateurs et répondre aux attentes des organisations. Le problème se pose, justement, quand les femmes n’ont pas forcément envie de ressembler au modèle masculin et ne sont pas, naturellement, dans les différentes dimensions plutôt masculines.
Heureusement, l’accompagnement permet, aujourd’hui, aux femmes de se distancer par rapport à ces modèles, à être elles-mêmes, à oser s’affirmer tout en restant femme.
De ce fait, l’accompagnement en leadership féminin serait très important pour aider les femmes, future dirigeante d’entreprise, à s’affirmer, à endosser le rôle d’un dirigeant dans une posture de pouvoir tout en restant soi-même.
Les femmes réussiront à développer des habilités définis comme politiques tels que les capacités d’influence, les capacités d’incarner un certain style de leadership. S’exercer, s’entrainer et débriefer sur les vécus permettrait, aux femmes désireuses de réussir, de faire surgir toutes les qualités et les compétences nouvelles qui sont, aujourd’hui, indispensables dans les organisations et dans les postes de top management.