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Industrie de la Biscuiterie, Chocolaterie et Confiserie au Maroc

Rédigé par Younes CHIGUER | Apr 13, 2014 2:53:00 PM

Malgré les conjonctures économiques qui pourraient affecter le secteur de la Biscuiterie, Chocolaterie et Confiserie (BCC), les ventes n’ont pas fortement été remises en cause. Les consommateurs restent très sensibles aux petits plaisirs abordables.

Le secteur de la BCC bénéficie d’un autre avantage ; il est l’un des très rares secteurs restant à l’abri des marques de distributeurs. Les recettes sont difficiles à copier et sont soutenues par des innovations régulières demandant des années de recherche.

Jusqu’à présent, les marges des industriels sont jugées assez confortables. Mais il faut souligner que s’exerce une certaine pression sur ces marges, causée principalement par les évolutions des prix des intrants et l’environnement qui devient de plus en plus concurrentiel.

Au Maroc, l’impact de la crise sur le secteur de la BCC reste limité. Néanmoins, les opérateurs nationaux ont des tensions sur leurs trésoreries. Ces tensions sont imputables aux difficultés d’approvisionnement en matières premières. Le dynamisme de la demande locale, des pays arabes et des pays de l’Afrique permet aux opérateurs nationaux de garder la tête hors de l’eau.

Le secteur de la BCC, à l’échelle internationale, est animé par des grandes firmes nord-américaines et européennes. Au Maroc, le secteur souffre de contraintes limitant sa compétitivité. Le développement d’une activité industrielle importante est retardé par quatre facteurs :

  • Taxations et droits de douane élevés ;
  • Qualité inadaptée des matières premières et fluctuation des prix :
  • Forte concurrence des importations émiraties et turques ;
  • Concurrence déloyale du secteur informel et de la contrebande.

Les structures qui parviendront à tirer leur épingle du jeu et resteront compétitives sont celles qui miseront sur l’approvisionnement, l’export, l’innovation, l’investissement technologique et la différenciation par des produits de qualité.

Dans un secteur où il y a une très forte présence de l’achat impulsif, la consommation est influencée par les aspects « santé » et « développement durable ». La consommation par habitant est très faible : 2 kg/an pour la biscuiterie, 1,7 kg/an pour la confiserie et moins de 400g/an pour le chocolat (étude sectorielle BCC de l’Observatoire de l’Entrepreneuriat, mai 2010).

Le secteur comporte une cinquantaine d’unités industrielles, dont la plupart sont des entreprises familiales. La moitié de ces entreprises est concentrée à Casablanca. Le secteur emploie environ 5.000 personnes. Il faut souligner que l’activité s’est fortement développée ces cinq dernières années.

En matière de distribution, la majorité des entreprises recourt aux grossistes. Pour certains produits bien spécifiques, les entreprises se sont dotées de leur propre réseau de magasins (Macao). Même si ces derniers ne génèrent qu’un petit pourcentage du chiffre d’affaires global, ces magasins constituent principalement une vitrine et un vecteur d’image pour l’entreprise.

De nos jours, les consommateurs cherchent à avoir accès ces petits plaisirs gastronomiques à bas prix. Les chocolatiers essayent de répondre à cette tendance en offrant aux consommateurs des chocolats à un (1) dirham. Ces derniers équilibrent entre la qualité et le prix. Le côté trop technique et demandant des technologies de pointe pour la fabrication du chocolat est réduit au silence. Ces petits morceaux de plaisir sont fabriqués de manière traditionnelle laissant le consommateur séduit par un goût « maison ».

La force est dans l’union ! C’est ainsi que des entreprises du secteur de la BCC voient les choses pour mieux exporter. « Uniteam » est le premier consortium qui a vu le jour dans le secteur. Créé en 2009 par Aiguebelle, Maghreb Industries et Michoc, Uniteam a pour principale mission de viser le marché américain et les centrales d’achat en France et en Espagne.