Le projet de loi de finances pour l’année budgétaire 2025 a été récemment adopté par la Chambre des représentants.
En voici les principales mesures fiscales avec nos commentaires. Ce projet sera soumis au vote du parlement très prochainement. Des informations supplémentaires vous seront communiquées, le cas échéant.
La première tranche exonérée est portée de 30 000 DH à 40 000 DH
Le taux d’imposition de la dernière tranche, dépassant 180 000 DH, est porté de 38% à 37%
Ces mesures ont été adoptées conformément à l’engagement pris par le gouvernement de faire baisser la pression fiscale.
Les pensions de retraites de base seront exonérées totalement de l’impôt sur le revenu. Cette mesure fiscale exceptionnelle sera appliquée de manière progressive. Une réduction de 50% de l’impôt sera acquise à compter du 1er janvier 2025. Une autre réduction du même montant sera applicable à compter du 1er janvier 2026.
Ces mesures ne concernent pas les pensions de retraites complémentaires.
Elle passe de 360 DH à 500 DH par année, avec maintient du nombre de personnes à charges ouvrant droit à la réduction (six personnes, soit l’épouse et cinq enfants). La réduction totale permise est donc portée de 2 160 DH à 3 000 DH.
Avec le réaménagement du barème, il est certain que de nombreux salariés ne paieront plus l’impôt sur le revenu à compter du 1er janvier 2025.
Les conditions relatives à l’exonération des indemnités de stage, d’un montant mensuel de 6 000 DH, sont assouplies. Toutes les indemnités de stage, sans distinction, seront exonérées de l’impôt sur le revenu à compter du 1er janvier 2025. Le montant à ne pas dépasser de 6 000 DH est maintenu.
L’imposition des revenus fonciers est harmonisée. Jusqu’au 31 décembre 2024, ils sont soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu ou à un taux fixe de 15% non libératoire.
Les titulaires de ces revenus pourront faire l’option d’un taux fixe de 20% libératoire, à compter du 1er janvier 2025. Dans ce cas ils n’auront plus à déposer une déclaration annuelle. Il est évident qu’une simulation est nécessaire pour évaluer l’intérêt de l’option.
Afin de pouvoir appréhender certains revenus non cités par le Code général des impôts (article 22), les catégories suivantes sont instituées :
Cette exonération vise à remédier à l’augmentation du prix de certains produits et animaux vivants durant ces dernières années. Seront exonérées temporairement de TVA à compter du er janvier 2025, les importations des produits et animaux vivants suivants :
Le mot emphytéotique est remplacé par les mots « bail d’une durée supérieure à dix années » afin d’améliorer la lisibilité des textes fiscaux et la communication entre les contribuables concernés et l’administration fiscale.
Leur régime demeure inchangé (6% sur la base du loyer annuel multiplié par 20).
Une sanction d’un montant de dix mille dirhams est instituée en cas de non-renseignement d’informations obligatoires par les professionnels soumis à la formalité de l’enregistrement électronique (notaires, adouls, experts comptables et comptables agréés)
À compter du 1er janvier 2025, il sera fait interdiction aux conservateurs de la propriété foncière d’accepter des actes non accompagnés d’une attestation d’enregistrement délivrée par l’administration fiscale
Exonération du bureau régional de la FIFA implanté à Rabat, de l’impôt sur les sociétés, de l’impôt sur les revenus salariaux, de la taxe sur la valeur ajoutée et des droits d’enregistrement et de timbre. Ces mesures sont détaillées dans le projet de loi de finances pour l’année budgétaire 2025 et seront intégrées au Code général des impôts
À compter du 1er janvier 2025, ces entités seront assujetties à l’impôt sur les sociétés lorsqu’elles sont constituées de plus de cinq associés personnes physiques ou d’au moins une personne morale.
Rappelons que les sociétés en participation n’étaient pas soumises à l’impôt sur les sociétés en raison du fait qu’elles n’ont aucune personnalité morale.
Leur imposition sera établie au nom des personnes membres du GIE, à concurrence de leur quote-part dans le résultat net
Lors des vérifications fiscales, l’article 219-II du Code général des impôts prévoit que la notification peut « également » être effectuée par voie électronique à l’adresse électronique communiquée à l’administration fiscale par le contribuable. Cette rédaction a été interprétée différemment ce qui a généré une certaine confusion. La notification électronique a été considérée comme « secondaire ».
Les nouvelles dispositions ont supprimé le mot « également » et précisent que la notification peut être effectuée par procédé électronique, avec les formes habituelles, conformément à la législation et la réglementation en vigueur. Elle produit donc les mêmes effets.
Ces procédures liées aux vérifications fiscales feront l’objet d’un meilleur encadrement juridique.
Il est précisé que l’accord à l’amiable conclu est définitif et irrévocable et ne peut porter que sur les questions de fait relatives aux éléments d’imposition évalués par l’administration. Les questions de droit sont donc exclues du champ d’application dudit accord