Auteur : Sara HATHOUT
L’analyse des communautés prolifiques fournit des cas intéressants d’étude des motivations de participation aux communautés en ligne. En effet, il est devenu aujourd’hui presque un réflexe commun de chercher toute information sur internet. Un personnage, un événement, un tutoriel ou un complément d’information. Des sites tels que Wikipedia centralise un nombre important d’informations toutes catégories confondues. Il convient néanmoins de nous interroger sur la source d’information de l’encyclopédie en ligne, de la qualité de ses informations, des personnes qui l’alimentent et de leurs motivations ?
La réponse à ces questions a mené les managers de certaines entités à penser que si des sites tels que Wikipedia pouvait convaincre des personnes à écrire pour elle sans contrepartie, ils peuvent aussi convaincre leurs clients de travailler gratuitement à leur compte. Ce modèle d'affaires réduit considérablement les coûts et garantit un rendement très élevé du capital investi. Il est du moins nécessaire que les entreprises parviennent à motiver leurs communautés à produire pour elles. Aujourd’hui tous les OTA (On-line Travel Agencies) tel que Tripadvisor, Airbnb, Booking et Agoda.... basent leurs activités sur des plateformes « open content » fondés principalement sur le contenu créer par leurs communautés sous forme de photos, avis et notations. Cela a accéléré l'apparition d'autres modèles d'affaires open content adaptés au numérique. Ces business modèles sont adoptés par des entreprises mettant en relation plusieurs utilisateurs qui constituent une communauté et que nous appelons des plateformes communautaires, à l’image des banques en ligne « Pixel », des encyclopédies « Wikipédia », des OTA « Tripadvisor »...
La qualité de service de ces applications dépend toutefois de l’implication et l’engagement de la communauté à créer du contenu de qualité ce qui rend la gestion de la qualité plus complexe. Cependant, ces créations sont plus crédibles et constituent des preuves sociales pour d'autres utilisateurs.
Les wikis, qui sont des sites collaboratifs adossés au modèle économique open content, deviennent de plus en plus nombreux. Nous retrouvons à titre d’exemple « wikimedia commons » qui une médiathèque en ligne qui commercialise des produits totalement digitaux tels que les images, les sons, les vidéos, les données... « Wikihow » est un recueil de guide et de tutoriel, sous forme de vidéo DIY (do it yourself), pour apprendre à toute personne à faire toute chose par elle-même. Cette plateforme touche pratiquement à tout sujet imaginable.
Dans ce cas de figure les entreprises dépendent de leurs clients, non seulement pour créer du contenu ou modérer la communauté, mais plutôt pour créer leurs produits principaux et en tirer profit sans système de rémunération. L’analogie selon laquelle ces personnes n’attendent aucune contrepartie est assez simpliste puisqu’elle ne prend en considération que la compensation monétaire ou patrimoniale. Pourtant, les créateurs s'attendent à une contrepartie sous forme de gains futurs comme tirer profit de la notoriété et de la publicité de ces plateformes pour se faire connaître. C’est le cas des créateurs d’images, de sons et vidéos. Ils espèrent également avoir accès aux bénéfices rattachés à l’appartenance à unecommunauté, comme il est le cas pour les OTA. Enfin, ils perçoivent dans cette possibilité de créer et donner son appréciation une occasion de s’exprimer et d’avoir un pouvoir d’évaluation sur des établissements tels que les restaurants et les hôtels.